La nuit des Musées aux Invalides

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En 2009, la compagnie Cyclone a investi l’Hôtel National des Invalides pour La Nuit des Musées, avec 6 spectacles mis en scène par Philippe Penguy et joués chacun 3 fois au cours de la soirée. Une mise en scène grandiose, des spectacles de cape et d’épée ou des lectures intimistes, il y en avait pour toutes les sensibilités.

Quelques liens pour évoquer cet événement : article RFI  Journal France 2

affiche

La Cour d’Honneur : trois spectacles présentés en alternance au cours de la soirée. Mise en lumière : Vincent Tudoce.

  • « Les mousquetaires 1643 »:

Saynète de Philippe Penguy. Réglage des combats : Philippe Penguy assisté de Yves Houllier. Avec la participation de l’association Fortuna et du club d’Escrime Artistique d’Ivry-sur-Seine. Durée 15 minutes.

Le tout jeune roi Louis XIV, qui adore voir manœuvrer sa garde personnelle composée de mousquetaires, doit venir le lendemain. Le lieutenant D’Artagnan est donc chargé de la présentation…

LES MOUSQUETAIRES
(c)Stefania Iemmi 2009

L’ambiance générale est celle d’une caserne où des mousquetaires se retrouvent pour s’entraîner au maniement des armes blanches. La notion d’uniforme n’étant pas encore vraiment en vigueur, chacun s’habille comme il veut. Souliers, bottes, pourpoints, chemises… On porte la moustache, la royale ou d’autres attributs pileux. On est armé d’une rapière à lame losangique ou plate, d’un poids qui n’est pas celui que l’on voit habituellement au théâtre ou dans les films de cape et d’épée. On peut accompagner la rapière d’une bonne dague. On jure à la gasconne (sandis, capédédiou, palsambleu, morbleu, cadédis, vertuchou, par la malemort, sandiou, ventrebleu, malpeste, vertudieu, sanguienne, caramba, tron de l’air, morbioux…) mais on a droit à d’autres jurons, pourvu que l’on ne soit pas vulgaire. Ce groupe un peu disparate n’est pas très ordonné. Leur chef a un peu de mal à lui faire répéter les manœuvres militaires. Pourtant, dès qu’il s’agit de faire montre d’adresse et de courage dans le maniement des armes il répond présent.

PORTRAITS
Yves Houllier, photo Stefania Iemmi

N.B : les termes employés en escrime, pour donner de la cohérence, sont tirés du livre de Hyéronimo Calvacabo, « Traité et instruction pour tirer des armes », traduit en français en 1617 par le seigneur de Villamont.

  • « La salle d’Armes 1740 » :

Saynète de Philippe Penguy. Réglage des combats : Philippe Penguy assisté de Morgan Guerbé. Avec la participation du club d’Escrime Artistique d’Ivry-sur-Seine. Durée 15 minutes.

Le Maître d’escrime arrive seul, en musique. Il entre dans le cercle de lumière en attendant l’arrivée d’un haut personnage. Celui-ci arrive bientôt. Il s’agit du prince de Conti (Louis-François de Bourbon-Conti, comte de la Marche) qui a choisi une salle d’Armes parisienne afin de renouer avec l’exercice après une blessure. C’est donc un endroit où la noblesse vient chaque jour pratiquer le noble art de l’escrime.

LA SALLE D'ARMES
(c)Stefania Iemmi 2009

On s’exerce en culotte et en chemise, à jabot ou non, avec ou sans gilet. La clientèle du maître d’escrime est civile ou militaire, en tout cas la roture n’a pas vraiment sa place en ces lieux. On « tire des armes » au fleuret ou à l’épée seule, c’est l’essence même de l’escrime française qui acquiert à cette époque ses lettres de noblesse. Le langage est policé, la préciosité a laissé ses marques. Cependant l’ironie est mordante, le libertinage règne et le maître d’Armes, qui porte des moustaches à l’ancienne mode, en fera les frais. Il devra satisfaire aux caprices du Prince, mais ne cédera pas d’un pouce sur son honneur d’escrimeur.

LA SALLE D'ARMES
Morgan Guerbé, photo Stefania Iemmi

N.B : les termes employés en escrime, pour donner de la cohérence, sont tirés de deux livres fondateurs de l’escrime française : « Le maistre d’Armes ou l’exercice de l’épée seule dans sa perfection » du Sieur de Liancour (1686), et « Traité des Armes » par le Sieur de Girard (1740)

  • « Grenadiers et duellistes sous le Premier Empire » :

Saynète de Philippe Penguy. Avec Joël Dirninger et Benjamin Dupiech. Avec la participation des grenadiers d’Ile de France. Durée 20 minutes.

Au son des tambours, en bon ordre, arrivent les grenadiers de la garde impériale. Sous la silhouette de Napoléon 1er surplombant la cour d’honneur des Invalides, ils effectuent différents mouvements de troupe en ordre impeccable. Leurs uniformes célèbres, qui ont parcouru l’Europe, brillent dans la lumière. « La garde, espoir suprême et suprême pensée », se caractérise par une fidélité, une fierté, un dévouement intense, un sens de la discipline et de l’honneur qui furent les ferments essentiels d’un système propre à cette troupe d’élite.

GRENADIERS

Au bout de quelque temps surviennent deux officiers. Leurs uniformes sont ceux d’un dragon et d’un hussard. Ils ont pour nom Dupont et Fournier. Ils en sont à leur troisième duel. Celui-ci se déroule au sabre. Leur haine n’a d’égale que leur respect mutuel, et l’histoire les a retenus sous le nom des « duellistes ». De 1794 à 1813, ils se battirent dès qu’ils en eurent l’occasion, donnant ainsi la matière d’un roman à Joseph Conrad et d’un film à Ridley Scott. Ce soir, qui sera le vainqueur ?

DUEL

     Le département moderne : 

  • « Les réminiscences » :

Textes et mise en espace de Philippe Penguy, avec Laetitia Favart, Emilie Jourdan, Nathalie Waller et Florence Kadri.

 DEPARTEMENT MODERNE 

 

 

DEPARTEMENT MODERNE

 

 

Au vu de la multitude de salles et de la relative étroitesse du parcours, nous souhaitons mettre en place des animations très courtes afin de ne pas ralentir et encombrer les espaces par un nombre trop important de visiteurs. Ces ponctuations sont confiées à quatre artistes, comédiennes et chanteuses, qui accompagnent les visiteurs en leur contant des anecdotes du passé, en intervenant par le geste, de façon drôle, poétique, décalée, ou encore en chantant. Leurs costumes évoquent le 17ème, le 18ème siècle ou le Premier Empire, elles sont soubrettes, marquises ou encore l’une de ces « sœurs grises » qui étaient chargées de soigner les invalides.

DEPARTEMENT MODERNE

L’auditorium Austerlitz :

  • Le salon littéraire de madame Récamier : Regards sur le passé – De Louis XIV à Napoléon Ier, jours de gloire et sombres jours.

Lecture mise en scène par Philippe Penguy, assisté d’Agnès Valentin. Avec Florence Carrique, Agnès Valentin, et les musiciens Jean-Michel Deliers et Denis Zaidman.

 AUDITORIUM AUSTERLITZ

Au cours de la soirée, nous proposons au visiteur une parenthèse, un moment intime où il peut s’asseoir, voir, écouter. Imaginons Juliette Récamier et son amie la baronne de Bourgoin tenant salon. Les textes présentés sont issus de correspondances, de mémoires, de poèmes et d’écrits courant du règne de Louis XIV à la Restauration. On peut ainsi entendre des extraits de Mme de Sévigné, Racine, Corneille, Molière, Voltaire, Charles de Batz (D’Artagnan) Michelet, Mme Roland, la duchesse d’Abrantès, Napoléon Bonaparte, Adrien Bourgogne, Alfred de Musset et Henri Monnier. Des textes graves, ironiques, poétiques et souvent drôles qui, durant trente minutes, nous restituent les jours de gloire, de défaite, le regard des grands et celui des anonymes sur différents épisodes de la grande ou de la petite histoire.

AUDITORIUM AUSTERLITZ    AUDITORIUM AUSTERLITZ

Multi-instrumentistes, ponctuant ou accompagnant la lecture, Jean-Michel Deliers et Denis Zaidman rythment ce moment.

 Le réfectoire Turenne :

  • « Un vent de liberté » :

Lecture mise en scène par Philippe Penguy. Avec Clémence Boué, Didier Boulle, Olivier Descargues, Frédéric Rose, Nicolas Thibault et Jacqueline Zouary.

REFECTOIRE TURENNE

Une scène centrale coupe en deux l’espace du réfectoire Turenne. Les visiteurs-spectateurs peuvent donc entrer de chaque côté de la salle et entendre une parole différente selon l’endroit qu’ils ont choisi. Sur cette estrade se tiennent six comédiens-lecteurs incarnant des orateurs de la Révolution Française. Nous marquons ainsi le 220ème anniversaire de ce moment fondateur de l’histoire de France, en donnant à entendre des extraits de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, des discours de Danton, Robespierre, Babeuf, d’échanges à la tribune de l’Assemblée nationale entre Rabaud de Saint-Etienne, Target, Barère de Vieuzac, Mirabeau. Ils puisent également dans les rapports de l’Abbé Grégoire, les réflexions de Sade. Et puis aussi, peut-être, ils portent une parole plus poétique et plus drue, celle d’Arthur Rimbaud.